on ne peut pas réellement dire que c'est dans mes habitudes de m’aventurer jusqu'ici sans la précieuse présence de mon arme. non seulement je ne m'en sépare que très peu, mais en plus elle est également la raison de mon déplacement, tandis qu'aujourd'hui ce n'est pas le cas. mon épaule a presque l'air nue, car j'ai pris tellement l'habitude de ressentir la lanière et le poids de l'arme contre cette dernière que me sentirais presque incroyablement léger. ce qui est également le cas. c'est d'ailleurs pour une de ces raisons que je me retrouve ici, au camp d'entrainement, puisque ryan a jugé utile que j'apprenne un peu à user de mes bras pour me défendre. il n'a pas si tord au bout du compte, il est vrai que c'est risqué de dépendre entièrement sur une arme qui peut finir soit par casser, sous tout simplement par manquer de munition ou m'échapper des mains, mais ce n'est pas pour autant que l'idée de me salir les mains m'enjaille. je dirais même que l'idée m'angoisse légèrement, puisque cela me fait naturellement penser à notre enfance avec hide. il était clairement plus bagarreur que moi, et il est arrivé à de nombreuses reprises qu'à cause de ses conneries je mange pour lui, et mine de rien, depuis, j'avoue avoir développé une certaine peur liée à la violence physique qui m'empêche de l'user moi même.  « doucement mon grand, vas y tranquille. » j'évite de justesse un coup que me porte mon adversaire, et manque de tomber en arrière par la rapidité à laquelle je courbe le dos pour esquiver son poing. ryan avait certes proposé de m'aider, mais je ne m'étais pas attendu à réellement monter sur le ring dès le premier entretient. finalement, la gravité ne semble pas être de mon côté, et mes fesses rencontrent effectivement le sol alors que j'essaye au maximum d'anticiper la chute pour éviter de me cogner la tête. si j'avais su, j'aurais peut être décliné l'invitation pour simplement avoir un tête à tête avec le stand de tire.

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« j'ai plus d'un tour dans mon sac, ne me sous estime pas. » un sourire espiègle se dessine sur mes lèvres alors que je  saisis volontiers la main du plus grand. dans le vif de l'action on ne sait jamais réellement comment réagir, sans négliger l'instinct de survit qui joue quand même une grande part dans cette histoire. nombreux sont ceux qui m'ont pensé faible et incapable de tenir sur un champs de bataille, pourtant, nombreux d'entre eux sont également morts, tandis que moi, je suis toujours là, et en pleine forme. je hoche la tête à multiples reprises aux signaux de l’aîné, et suis rapidement ses instructions. naturellement, je ne peux pas penser à une stratégie d'approche puisque ce n'est pas mon domaine, et la rapidité est une qualité nécessaire dans cette nouvelle vie, ce pourquoi je néglige cette prudence et cette stratégie dont j'en use l'art habituellement pour y aller à l'instinct. je pensais bien faire, pensais sincèrement (et naïvement) que ryan avait baissé sa garde  involontairement, or j'ai tords. la poigne du plus âgé autour de ma gorge me prend par surprise et me laisse pris au dépourvu puisque j'ai beau essayer de l'atteindre, mes bras sont biens trop courts pour que j'y arrive. j'abandonne l'idée rapidement, et je ne sais guère pour quelle raison. à la place, mes mains viennent s'enrouler autour des avants bras de ryan, et y appliquent une certaine pression. je réalise avec crédulité que je pourrais toujours tenter de me dégager de son emprise, alors que je n'essaye même pas. je n'arrive pas à comprendre entièrement ma réaction, bien que j'en ai une rapide idée, mais presque par honte je la mets de côté. comme je n'ai pas envie que l'autre me trouve également suspicieux, je finis par lui pincer la peau tout en tentant de lui tordre le bras, ce qui bien évidement ne marche pas. mais au moins, son emprise semble s'alléger avec la pression que mes doigts exercent sur sa peau. lorsqu'il me relâche, mes mains viennent naturellement s'enrouler autour de mon propre cou alors que je m'applique à respirer correctement de nouveau. « j'avoue que là tu marques un point solide. »  

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bien que nous ne parlions tous deux pas la même langue, j'arrive assez aisément à comprendre son message et le rassure en agitant ma main à quelques reprises. c'est une certitude que ryan n'a pas besoin d'appliquer une grande pression pour faire de l'effet, surtout contre quelqu'un de mon gabarit. ce qui est étrange par contre, c'est que sa poigne était certes d'une part assez douloureuse contre ma gorge, mais pourtant, je suis presque persuadé d'avoir ressenti une certaine forme d'adrénaline, un sentiment que je n'ai que rarement expérience dans ma vie durant le processus. et cela me rend véritablement curieux. d'un point de vue logique et raisonnable, je ne trouve aucune explication au fait que j'ai pu trouver quelque chose d'agréable à me faire asphyxier, et ce n'est certainement pas moi qui poserait la question à ryan non plus. certaines questions sont faites pour n'être jamais répondues. « ça ce n'est pas dit, on est jamais certain quand on parle au futur. » je fais mon têtu, mais si j'ai d'une part raison, l’aîné n'a pas entièrement tord non plus. même si je m'en serais tiré, ce n'aurait pas été avec aisance, et le but ici, c'est que je sois en mesure de le faire. ma main quitte finalement mon cou pour venir essuyer la sueur s'étant créée contre mon front, alors que je jette un coup d’oeil à la mine du plus grand. pour une raison qui m'échappe, il a vraiment l'air suspicieux, et j'espère réellement que ce n'est pas à cause de ma réaction étrange d'il y a seulement quelques minutes. au fond, j'ai conscience que c'est probablement l'explication, mais je me refuse de l'admettre par honte de devoir avoir ce genre de conversation avec quelqu'un de cinq ans plus âgé et qui fait facilement trois têtes de plus que moi et le triple de ma corpulence. pas que je doute de lui, mais on est jamais trop prudent. « est-ce que ça va ? tu as un air bizarre »

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