EYLEEN & RYAN

Les mains coincées entre tes cuisses, une moue d’enfant sur le point de se faire gronder sur le visage, tu attends sagement et patiemment, assise toute seule à une table du réfectoire vide, que ta dernière heure arrive. Ton esprit fonctionnant à toute vitesse, tu ne peux t’empêcher de penser qu’ils vont t’exécuter pour tu-ne-sais quelle raison obscure puis profiter de ta viande pour nourrir le campement. Sinon pourquoi t’emmener ici sans te dire pourquoi ? Mal-à-l’aise, tu jettes de rapides coups d’œil tout autour de toi, ne sachant quoi penser de la situation. Il n’y a strictement personne ici, alors pourquoi tu ne t’es pas encore enfuie ? La question te frappe de plein fouet et tu ouvres sensiblement la bouche, te fouettant intérieurement de n’y avoir pas pensé plus tôt. Mais soudain, un bruit de pas se fait entendre derrière toi. Figée, tu sens la présence se rapprocher et tu ne peux qu’attendre de la sentir à quelques centimètres derrière toi pour hurler. « ME TUEZ PAS J’AI UNE FEMME ET DES ENFANTS ! » Les bras en l’air, les yeux fermés, quelques secondes passent avant que tu ne risques à ouvrir une paupière pour voir de qui il s’agit. Un énorme soupir de soulagement t’échappe quand tu vois Ryan te fixer avec de gros yeux et tu lâches un rire nerveux en sentant la pression s’envoler. « Ah putain c’est que toi, j’ai eu tellement peur ! » La plupart auraient justement été terrifiés de le voir lui mais c’est différent pour toi qui l’admire depuis son arrivée au camp. Un grand sourire sur les lèvres, tu te mets un peu plus à l’aise et tapotes l’espace vide à côté de toi pour l’inviter à s’asseoir. Tu attends qu’il prenne place avant de lui toucher du bout du doigt le sourcil, sans raison, intriguée comme toujours par leur courbure maléfique. « Tu voulais me voir mon grand ? »

EYLEEN & RYAN

Bien que depuis que je suis ici Eyleen s'est toujours montrée de bonne compagnie, je continue de me méfier. Rien ne me dit qu'elle ne joue pas un rôle et je suis mieux de découvrir le pot aux roses avant qu'il ne soit trop tard. Pour ce faire, il ne me manquait qu'une occasion et c'est aujourd'hui que j'ai décidé de passer à l'action. Je vais l'emmener chasser. De un pour voir son comportement à l'extérieur et aussi parce que je commence à en avoir marre qu'on s'occupe de me ramener de la bouffe. Je n'ai pas huit ans : je n'ai pas besoin qu'on se charge de mettre de la nourriture dans mon assiette. Je la rejoins donc, surpris de sa réaction première. « T'es consciente qu'avoir été un ennemi, t'aurais été une proie facile ? » Les bras dans les airs comme ça, Eyleen est totalement à la merci d'un assaillant. « J'ignorais aussi que tu avais une femme et des enfants. C'est bon à savoir. » J’attrape ses poignets afin d'abaisser ses bras et prend place à l'endroit qu'elle tapote, appuyant le dos contre la table plutôt que de m'y installer de façon traditionnelle. Elle est bien l'une des rares personne qui est rassurée de constater ma présence plutôt que celle des zombies. Son doigt se presse contre un de mes sourcils, fronçant les deux avant de retirer sa main de mon visage. Oui ils me donnent l'air de Satan, non je ne les épile pas. « Ouep. J'espère que t'es prête à aller faire un petit tour de chasse ? Je promets d'essayer de te ramener au camp en un morceau. » Je lui souris, sachant pertinemment que c'est normalement son rôle quotidien.

EYLEEN & RYAN

« ennemi, allié, je serai toujours une proie facile pour toi… » après tout il lui suffit de te mettre une pichenette sur le front pour t’envoyer valdinguer à l’autre bout du campement. Tu pourrais même essayer de l’attaquer avec ton arme qu’il te mettrait au sol en une demi-seconde. Un petit sourire fleurit sur tes lèvres à cette pensée, un jour tu lui proposeras de faire un combat à mains nues, pour rigoler. Rangeant tes cheveux derrière l’oreille, tu lui lances un petit clin d’œil quand il fait mention de ta petite famille imaginaire mais ne dis mot, préférant laisser le mystère planer sur la chose. Ryan est sûrement l’une des rares personnes que tu ne regardes jamais droit dans les yeux, complètement fascinée par ses sourcils. Tu fronces d’ailleurs le nez quand il retire ta main de son visage et viens croiser les bras sur ta poitrine. Un jour, tu arriveras à comprendre quel miracle de la nature a pu engendrer de tels sourcils… fabuleusement étranges. Le mot « chasse » résonne soudain à tes oreilles et ryan retrouve toute ton attention. Les yeux pétillants, tu hoches vivement la tête, un immense sourire sur le visage. « je suis toujours prête pour aller faire une petite promenade au grand air ! » tellement prête que tu pivotes sur les fesses et saute sur tes pieds tout en brandissant ta machette dans les airs, telle une amazone. tu plisses les yeux quand tu l'entends parler de revenir en un seul morceau, te sentant assez concernée par cette remarque. « dans ce cas, je vais m’arranger pour ne pas trop rameuter de rôdeurs… cette fois. » les derniers mots sont comme murmurés, presque inaudibles. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, tu n’assumes pas tout le temps tes conneries. Farfouillant dans tes poches, tu vérifies que tu as tout ce dont tu as besoin pour te débrouiller hors du camp et avec un grognement de satisfaction, tu lèves de nouveau les yeux sur ryan. « moi je suis ready pour partir là maintenant tout de suite si tu veux ! »

EYLEEN & RYAN

Un roulement de yeux en guise de réponse, je ne considère pas nécessaire de renchérir sur ses propos. De toute façon, confirmer ne sert à rien et nier est impossible. Il n'y a absolument aucune chance que cette petite puisse représenter autre chose qu'une proie facile pour moi. À moins de se tenir à distance avec une arme à feu. Eyleen a beau tenter de laisser planer le mystère sur sa vie familiale, il est évident que ce n'est pas la réalité. Son attention pour mes sourcils est très vite détournée par le sujet de chasse qui tire ses lèvres en un sourire, faisant presque briller ses yeux. « Tant mieux, sinon j'aurais été contraint de te forcer à venir avec moi en t'apportant comme une poche de patates. » Elle se lève si vite en s'empressant d'agiter sa machette que j'ai presque peur pour ma vie qu'un accident arrive, me penchant en direction le plus éloignée possible d'elle. Ce n'est que lorsqu'elle l'abaisse que je me réinstalle normalement, haussant un sourcil à sa remarque qui se termine à voix basse et sur une note peu rassurante. « Cette fois ? Essaie de ne pas le faire tout court parce que je te ferais remarqué que ni toi ni moi n'avons d'arme longue distance. » Eyleen mentionne ensuite être prête. Je me lève de ma place, désignant l'entrée de l'endroit de la main. « Après vous, madame. » Pressant ensuite la main contre son épaule, je l'invite à ouvrir la marche afin de progresser au rythme de ses jambes plus courtes. « On se met d'accord sur ce qu'on chasse est uniquement à nous ? » Un peu d'égoïsme tout de suite en débutant, mais je ne compte pas aller risquer ma peau dehors à tenter d’attraper un animal afin de l'observer pour finalement devoir partager la moindre prise. Je n'aime pas partager.