L'aurore d'un nouveau jour pointé, et le brun n'avait quasiment pas fermé l’œil de la nuit. Ce n'était pas dû à une soudaine insomnie ou une des nombreuses terreurs nocturne qui envahissait ses rêves teintés de souvenir amer. Non c'était une vulgaire dispute qui tourner inlassablement dans sa tête et l'avait fait sombrer dans un demi-sommeil ou sa conscience revenait sans cesse l'harceler. Ainsi il n'avait pas trouvé le sommeil, hors le repos nocturne était quasiment indispensable dans sa nouvelle condition. Il passait ses journées, là-bas, dehors ou les dévoreurs de chair n'attendaient qu'une seconde inattention pour faire de lui son nouveau repas.

C'est donc d'une humeur exécrable qu'il quitta son lit, accentuant volontairement son caractère de chieur pour envoyé baladé quiconque le provoquer même pour une broutille. Le trouvant trop à vif son supérieur exigea qu'il s'occupe des tâches ménagères du groupe, chose qui décupla encore sa rancœur envers l'autre.

L'autre en question était un soldat d'une faction différente de la sienne, les strongs. Ruminant ses envies de vengeances et sa colère tout le long de la matinée et du début d'après-midi. Il s'échappa aux alentours de quinze heures, arrivant au bout de son sang froid. Il rejoignit la prison en essayant de paraître le plus neutre et le moins tendu possible, passant la surveillance à l'entrée ; il erra dans les longs couloirs suivants ce que son instinct lui dictait. Au bout de quelques minutes il finit par atterrir dans un de ces nombreux couloirs et y distingua la silhouette de l'être qu'il rechercher. Un sourire malsain et une lueur tout aussi malsaine s'alluma dans ses yeux, les mains dans les poches et l'air nonchalant il s'approcha du petit groupe de personnes.

Il se racla la gorge à plusieurs reprises, s'assurant de l'attention du petit comité puis d'un léger geste du doigt en direction de son malinois. Celui ci s'avança de quelques mètres se postant à la droite de son maître et commença a grogner, plantant son regard sinistre dans celui de sa proie. C'est sans pensée aux éventuelles conséquences qu'il se jeta sur lui afin de le roué de coups.

Il n’était pas rare qu’on entende parler de batailles au sein de la prison – c’était la faction des forts, des têtes brûlées généralement, et de règle générale, il y avait un peu plus de la gente masculine que de la gente féminine qui couraient dans les couloirs de la cellule. Enfin, encore là… il n’avait pas vraiment pris le temps de parcourir les cellules et d’en faire des statistiques – il avait juste eut la chance de croiser plus d’hommes que de femmes lors de ses quelques allées et venues au sein du camp. Il sortait à peine de la douche lorsqu’il entendit un de ces idiots s’époumoner « BATAILLE AU REZ-DE-CHAUSSÉE LES MECS ! » l’accrochant au passage et faisant tomber tout ce qu’il tenait dans ses mains. C’est-à-dire un sac, rempli de vêtements, de produits divers pour la douche et sa serviette. Il eut à peine temps de ramasser ses choses qu’un autre lui arracha presque la tête en passant, s’écriant que c’était un membre d’une faction différente, et il ne tilta qu’à ce moment. Il n’était pas tellement au courant des cliques se formant et des petites guerres au sein de la faction, mais sa curiosité fut suffisamment piquée pour qu’il n’abandonne l’idée de retrouver sa cellule et se dirige plutôt vers le rez-de-chaussée.

Et il s’était dit qu’il n’allait simplement que jeter un coup d’œil – une vérification de routine, pour protéger ses arrières. Savoir qui étaient les bagarreurs, qui étaient ennemis, qui ne l’étaient pas… juste au cas, c’était toujours pratique de savoir ces choses-là. Mais lorsqu’il arriva sur la scène, il sentit le sang quitter son visage, un coup à l’estomac. « joon- » marmonna-t-il, hochant la tête et laissant tomber son sac volontairement cette fois, se ruant vers le groupe qui s’était formé autour des deux garçons, fonçant dedans même et venant attraper celui qu’il connaissait bien par le buste. « hé, tout doux, tu vas t’attirer de gros problèmes. » lui dit-il à l’oreille, le tirant de force et tentant de l’empêcher de causer plus de dommage à son camarade – encore inconnu – de faction, chose peu facile vu l’agitation du plus vieux.