C'était peut-être juste lui, mais l'arme désormais désassemblée pesait lourd dans ses mains. Il avait l'impression d'avoir revêtu le manteau d'un criminel, qui revenait sur le lieu du crime comme pour mieux apprécier l'acide de sa bile qui montait au fond de sa gorge. Ses ongles raclent machinalement les morceaux distincts du fusil, se crispant dessus lorsqu'il repense à la terreur qui l'avait parcouru lorsque le sniper avait craqué sous son poids. Bordel, c'était bien la première fois que ça arrivait, qu'il faisait une erreur de parcours pour se ramasser de la sorte sur son trésor le plus précieux en ce monde, après son jumeau bien sûr. Il avait fallu que d'autres le couvrent contre leur gré pour qu'il ne se retrouve pas en pâtée pour chiens pour les rôdeurs qui se rapprochaient d'eux. C'était un entraînement comme un autre, qui avait juste mal-tourné lorsqu'une balle s'était perdue plus loin que prévue et qu'elle avait ameutée la horde qui errait dans les parages. Mais Hide aurait préféré se faire piétiner sur le corps et le cœur que de devoir supporter le triste spectacle dont il était désormais témoin. Le type baraqué qui s'occupait de ramoner les conduits l'avait rassuré, qu'à moitié seulement, en lui expliquant qu'en fait, il avait retrouvé son sniper rangé ailleurs, que celui qu'il avait utilisé n'était pas le sien. Et franchement, il ne savait pas s'il devait se sentir soulagé ou coupable d'avoir détruit le chef d'oeuvre de quelqu'un d'autre. Son égoïsme n'avait qu'une limite : celle des armes. L'homme qui murmure aux canons des armes aux feux, ça aurait pu être lui dans une autre dimension plus comique, mais l'heure n'était pas au rire malheureusement, plus aux pleurs. C'est d'un pas lent et lourd que le japonais avait quitté son dortoir pour se rendre à l'école, là ou on lui avait dit qu'il trouverait la propriétaire de l'arme qu'il avait tuée. Une fois arrivé devant la chambre, il n'était plus question de faire demi-tour, même si le désir de lâcher l'arme au seuil de la porte et de tourner les talons pour s'enfuir lâchement était pressant. Il toque une fois, puis deux, et finit par entrer lorsqu'il ne reçoit pas de réponses. Comme par hasard, il n'y a qu'une femme dans la chambre, et son air troublé ne lui échappe pas. « J'ai-j'ai ton sniper. » Sa voix était-elle uniquement faible dans son imagination, ou est-ce qu'il devait frissonner subtilement en lui tendant ce qu'il restait de son bijou ? Il n'en avait aucune idée, et il ne préférait pas le savoir. Ravaler sa fierté, il ne le faisait jamais, et pourtant, l'exception à la règle se présentait sous la forme d'un fusil qui avait perdu la moitié de son âme et de ses souvenirs. Par sa faute, c'était toujours de sa faute en fin de compte, il fallait toujours qu'il foire quelque part.

AVENGEDINCHAINS

C’était une idée stupide. Venir ici avait été la pire idée que tu avais eu depuis longtemps. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien faire pour toi? Est-ce qu’ils étaient vraiment le moyen de survivre ne serait-ce qu’un jour de plus? Certes, ils avaient l’avantage numérique. Un groupe avait toujours plus de chance à la survie que si vous étiez tous seuls, perdus un peu partout sur le territoire. Malheureusement, les nombres ne voulaient rien dire quant à la qualité des soldats. Une armée de mille soldats mal entrainés valait moins qu’un groupe de guérilla qui s’y connaissait. Ça ne faisait même pas un mois que tu étais arrivée et tu étais plus que désespérée par l’état du campement et des « soldats » qu’il y avait. Tu pouvais voir les failles, les problèmes, oh combien nombreux. Cet endroit, c’était un peu comme l’assiette en or des zombies. S’ils venaient en nombre assez élevés, il n’y avait aucun doute que la base allait flancher selon toi. Peut-être que ce n’était que l’énervement qui parlait. Peut-être que quand tu allais finalement récupérer ton fidèle SR-25, tu allais te sentir mieux et être moins pessimiste. Pour le moment, ton ventre faisait mal et tu se sentais vulnérable et impuissante. Tu étais allée chercher ton arme, mais elle n’était pas là. Il n’y avait qu’un vide là où tu l’avais placée. Tu avais demandé à tout le monde autour s’ils ne l’avaient pas vu, mais ce fut peine perdue. Personne n’avait vu ton arme adorée. Tu essaies de rester un moment, de créer des liens, de rencontrer de nouveaux pions à ajouter à ta collection… mais tu es trop agitée pour jouer ton rôle comme il faut. Tu retournes à ta chambre, cherchant à gauche et à droite en chemin, dans l’espoir de voir apparaître ton trésor. C’est donc dans un profond désespoir que tu sombres assise sur ton lit. Ton pouce se rend directement à tes lèvres et tu commences à ronger. Un nouveau record vient d’être brisé alors que tu te remets soudainement à tes vieilles habitudes. Tu es tellement concentrée à revoir tous les endroits où ton SR-25 aurait pu être placé que tu ne vois pas et n’entends pas, ton visiteur. C’est sa voix fragile qui te fait lever la tête violemment. Ton regard glisse rapidement sur son visage avant de descendre à ses mains où il tient la carcasse de ton arme. Tes yeux s’ouvrent grands sous le choc et tu te lèves à toute vitesse pour t’approcher. « Qu’est-ce qui s’est passé?! » Tes mains se placent au-dessus de ton arme, et tu ne sais pas si tu peux y toucher ou si elle va te tomber en morceau dans les mains. C’est sans doute le choc de voir ton enfant en morceaux qui t’empêche d’exploser de colère. Une fois que tu seras fixée sur son état, il y a de bonnes chances que tu exploses finalement.

AVENGEDINCHAINS

Il sut qu'il était fini pour de bon, cuit une bonne fois pour toute lorsque la jeune femme dont le nom lui était encore inconnue se leva de son lit d'un bond, pour se ruer vers lui et surtout, vers ce qu'il restait de son arme. La fragilité avec laquelle ses mains plane au-dessus du cadavre du fusil peine véritablement Hide, qui pour une fois abandonne totalement sa couverture de gosse insupportable, parce qu'elle était comme lui quand il en venait à la prunelle de ses yeux. C'était comme apprendre qu'on venait de faire une fausse couche, ou dans cas précis, apprendre que son jumeau avait été infecté et que quelqu'un l'avait liquidé sans même le prévenir au préalable. Le pire des scénarios en bref, et il était obligé d'y assister et de sentir le choc qui se dégageait d'elle par vagues. « Un accident. Ils ne sont pas faits pour supporter des pressions considérables comme les gros calibres, du coup, il a juste...cassé. » Il murmure encore dans sa barbe, sans oser vraiment lever le ton et reprendre son attitude confiante. Comment pouvait-il quand il était le fauteur de troubles qui avait causé cet accident ? C'était une promesse qu'il se faisait, mais le bleu qui avait fait cette erreur fatale que de mélanger leurs snipers allait se faire sacrément allumer une fois qu'il l'aurait trouvé. « Mais il peut être réparé, il faudra juste du temps. » Ce n'était qu'une bien maigre compensation qu'il lui offrait, mais il n'avait aucune autre idée de ce qu'il pouvait bien dire ou faire pour effacer son crime. Il ne pouvait même pas imaginer ce que ça lui ferait de perdre son propre petit bijou, celui qui l'accompagnait jour après jour quand les autres se contentaient de lui jeter des regards menaçants et de pointer ses armes dans sa direction pour "plaisanter", quand il savait très bien que ce n'était pas une blague, loin de là.

AVENGEDINCHAINS

Un accident? C’était ça son excuse?! Tu ne comprenais pas comment c’était possible. Est-ce qu’on avait donné un SR-25 à un débutant?! Ce n’était pas le genre d’armes que l’on donnait à n’importe qui. Il fallait avoir certaines connaissances, une certaine façon de faire. Tu ne le connaissais pas, mais tu avais tout de suite deviné que c’était le jumeau de ton colocataire. Ce qui faisait qu’il était plus jeune que toi. Mais ce n’était pas parce qu’il était plus jeune que tu allais y aller tout en douceur. Son âge n’était pas une excuse pour avoir bousillé ton enfant. Tu te saisis des pièces avant de les mettre sur ton lit. Sa voix s’élève à nouveau de derrière toi et tu laisses tomber un soupir de soulagement. Tu te sens déjà mieux de savoir qu’il peut être réparé. Sauf qu’une fois l’anxiété partie, tu sens la colère remonter à la surface. Dans ta tête, tu peux voir tous les scénarios possibles terminant par ta mort certaine. Tant de situations pourraient mal tournées alors que tu ne peux pas utiliser ton arme. « Putain, j’y crois pas. C’est quoi ce foutoir. Dans quel trou je suis atterrie. Saloperie de merde. » Et une foule d’insultes plus colorées les unes que les autres franchit tes lèvres. Puis le silence. Tu lui as surement fait peur et il a toutes les raisons de l’être. Tu l’entends encore vaguement derrière toi, et tu te retournes vers lui. Tu t’approches un peu plus lentement que la première fois, mais tout aussi vigoureusement. Tu jettes un regard à sa bouille aussi adorable que celle de son jumeau, et tu lèves la main pour lui envoyer ton poing en plein visage. Tu ne t’es pas retenue, parce qu’il l’avait mérité. Non seulement il avait utilisé ton arme, il l’avait en plus abimée. Ton poing fait un peu mal et tu étires tes doigts alors qu’il se remet du coup. Tu n’as pas l’intention de t’excuser, et il est mieux de ne pas exiger d’excuses de ta part parce qu’il ne le mériterait pas. « Comme ça on est à égalité. Est-ce qu’ils t’ont dit combien de temps ça va prendre pour le réparer? »

AVENGEDINCHAINS

Maintenant, il en était certain : il aurait dû trouver un moyen quelconque de lui faire parvenir ce qui restait de son arme sans se présenter à elle directement. Il ne savait même pas à quel moment de sa soirée exactement il avait pris cette décision stupide, mais maintenant qu'il prenait du recul sur la situation, il se disait qu'il devait être bien crevé pour avoir pensé que c'était une bonne idée. Heureusement qu'il ne lui avait pas donné les détails de l'histoire, sinon elle allait lui arracher les cheveux un par un pour lui faire regretter son erreur. Elle devait en tout cas le prendre soit pour un bleu, soit pour un handicapé de service, pour la bonne première impression, on repassera. Il suit ses mouvements du regard lorsqu'elle pose les morceaux restants de son fusil sur ce qui semble être son lit.  « Si tu veux tout savoir, ce n'est pas entièrement ma faute, aussi. Le gars n'aurait pas mélangé nos sr-25, on n'en serait pas là. » Oui, il essayait bel et bien de rejeter la faute sur celui qui avait eu le malheur de confondre leurs snipers respectifs, parce qu'il n'en revenait pas qu'elle l'accusait pour cette tragédie alors qu'il n'était qu'une victime en fin de compte, présent au mauvais moment et au mauvais endroit. Le quolibet d'injures toutes aussi hautes en couleurs les une les autres que la jeune femme profère le laisse indifférent, parce qu'il avait lui-même l'habitude de jurer dés que quelque chose de mauvais arrivait. D'ailleurs, quand il s'était écroulé sur le sniper, sa première réaction avait été de maudire le reste de ses co-équipiers, comme s'ils avaient eu un rôle à jouer dans cette histoire. Hide ne flanche pas lorsque la jeune femme retourne vers lui d'un pas ferme, le visage déterminé. Cependant, son corps réagit lorsque son poing entre en contact avec son visage, et il recule de quelques pas en essayant de garder l'équilibre, les yeux écarquillés par la stupeur et une main pressant par réflexe sa joue douloureuse. Lorsqu'il relève la tête, ses yeux ne reflète que de la fureur. « Espèce de- putain. » Vous mettre à égalité, c'était donc ça l'explication pour un tel coup ? Eh bien, il ne s'y attendait pas, c'est le cas de le dire. Une partie de lui tenait à l'incendier parce que franchement, elle n'y était pas allée de main-morte, mais l'autre partie lui accorde à contre-cœur cette victoire pour qu'ils soient quittes. Il claque sa mâchoire dans le vide un instant, pour vérifier qu'il pouvait parler et être compris, ses doigts continuant de frotter la peau rouge. « Ce n'est pas n'importe quel sniper, alors ça va prendre du temps. Plus, les fusils de précision sont chiants à calibrer et à réparer, de ce que j'ai entendu dire. Donc, je dirais au moins trois semaines, si ce n'est plus. »

AVENGEDINCHAINS

Tu serres les dents quand tu l’entends parler. Ce n’est pas entièrement sa faute en effet, mais le fait est tout de même que c’est lui qui a brisé ton arme. Ce n’est pas un inconnu quelconque qui est venu le voir, qui a sauté à pieds joints sur ton enfant avant de le lui rendre. Non c’était bien lui le fautif. Que ce soit par malchance, par accident ou parce qu’il était tout simplement incompétent, c’était tout de même lui qui avait causé le problème. Tu étais d’accord avec lui pour dire que celui qui avait mélangé les deux fusils était tout à fait fautif dans cette histoire. Mais c’était quelque chose de différent. C’était un autre problème à lui tout seul et tu comptais bien le trouver et le lui faire payer à son tour. Toute cette histoire t’énerve tellement que tu te laisses aller à un excès de fureur en lui envoyant ton poing en pleine face. Il semble surpris et tu ne peux pas le blâmer. Il s’était surement attendu à un petit coup faible, mais tu savais comment lancer des coups, on t’avait formé au corps à corps à l’académie. Tu secoues ta main dans les airs, la colère diminuant légèrement, en tout cas, assez pour que tu arrives à la garder sous contrôle. Il lève la tête et vos yeux se rencontrent alors qu’il ouvre la bouche pour t’insulter. Il y a quelque part en toi qui n’attends que ça. Qu’il t’insulte et te donne une bonne raison de lui foutre une raclée. Il faut croire que malgré son jeune âge, il est assez sage pour se retenir. Alors tu continues ton petit discours, retournant au problème principal, à savoir l’état de ton fusil. Tu lui jettes d’ailleurs un coup d’œil alors qu’il est étalé sur ton lit, et ton cœur se serre un instant. Tu aurais dût faire ta maintenance toute seule plutôt que de faire confiance à un inconnu. Tu n’allais certainement pas faire l’erreur une autre fois. Ton regard retourne sur le cadet alors qu’il te rapporte le délai pour la réparation. Un long soupire t’échappes alors que tu passes une main dans tes cheveux, incroyablement parfait pour l’apocalypse, tu tiens à le mentionner. Qu’est-ce que tu allais bien pouvoir faire pendant trois semaines dans ce foutoir perdu au milieu de gens qui ne semblaient pas savoir ce qu’ils faisaient. « Sache que si une attaque de zombies se manifeste au campement dans les trois semaines où je suis sans arme, et que je me zombifies, je te tiens pour responsable et je viendrai me venger. » Tu es tout à fait sérieuse… enfin à 80%. Tu devrais arriver à trouver quelque chose pour te défendre malgré tout. Mais si tu devais devenir un zombie alors oui, tu allais faire de lui ta première victime.

AVENGEDINCHAINS

Il faut dire que ce coup-là, il l'a bien mérité malgré qu'une petite voix dans son esprit ne lui dise le contraire. Il ne s'attendait pas à ce qu'une femme de son calibre ne soit capable d'envoyer une droite aussi puissante, parce qu'elle n'avait pas l'air bien méchante en la regardant de loin. Enfin de plus près, c'était une toute autre histoire, et il saura ne pas faire confiance aux apparences la prochaine fois qu'il se retrouverait dans ce genre de situations. En tout cas, il allait surement assister à la naissance d'un hématome sur la joue qui avait pris toute la force de l'impact. Oh, ce n'est pas comme s'il ne pouvait pas se la jouer en expliquant qu'il en était venu aux mains avec un survivant, franchement, ça ne le gênait pas une seule seconde de devoir avouer qu'il cassait tellement les couilles à tout le monde qu'il s'en prenait une un peu tout le temps. Mais cette fois, il n'y avait vraiment rien de glorieux à avoir cassé une telle arme, alors il s'abstiendra de faire l'éloge de ce bleu.  « C'est pas comme si on avait des attaques de zombies tous les jours, abuse pas. » Re-voilà le Hide normal qui sortait les griffes et faisait tourner tout son petit monde en bourrique. Ce n'était pas une tactique qu'il qualifierait d'avantageuse quand la jeune femme face à lui pouvait très bien l'envoyer au tapis sans même y mettre un seul effort, mais c'était un réflexe chez lui de toujours revenir au même sarcasme qui dérangeait tant. A croire qu'avec l'apocalypse, les gens avaient perdus le sens de l'humour. La réflexion de la demoiselle n'est pas idiote cependant, et il se gratte distraitement le nez en réfléchissant à ce qu'elle pourrait faire si jamais, et il disait bien si jamais, une attaque était lancée sur le campement. Il lui prêterait bien son propre sniper, mais c'était l'amour de sa vie, hors de question qu'il laisse qui que ce soit tirer avec ou mettre ses mains dessus. « Sois pas si dramatique, tu pourrais très bien foutre un poing à un zombie pour te tirer. Mais dans la possibilité que ça arrive, je pourrais, disons, te couvrir? » C'était clairement de mauvaise grâce qu'il laissait de tels mots quitter sa bouche, parce qu'il n'avait jamais cherché à protéger qui que ce soit, amis ou alliés, il n'avait toujours pensé qu'à ses propres fesses et surtout, aux zombies qu'il avait en ligne de mire. En combat, son attention ne se portait que sur leurs ennemis, au point ou il se faisait toujours remonter les bretelles pour avoir laissé ses co-équipiers se débrouiller dans leur coin.

AVENGEDINCHAINS

C’était peut-être stupide, mais ce petit enfoiré, tu commençais à bien l’aimer. Tu ne réussiras sans doute jamais à lui pardonner ce qu’il avait fait à ton arme, mais tu es capable de t’imaginer le garder dans ton entourage. Il semble avoir du respect pour les armes, et tu apprécies ça. Le fait qu’il traite les humains comme des poubelles, tu n’en as rien à foutre. Toi-même tu le fais bien, alors qui es-tu pour le juger? Les mains sur les hanches, tu roules des yeux quand il te dit que tu abuses. Peut-être, mais qu’est-ce que tu en sais. Tu n’es pas là depuis bien longtemps. Ça ne fait même pas une semaine que tu es là et on dirait que le campement est au bord de la mort tous les jours. « Qu’est-ce que j’en sais? Ça a plus l’air d’une garderie pleine d’enfant que d’un campement de survivants. » À quoi bon jouer la comédie avec lui. Tu as déjà montré tous tes côtés négatifs. Tu as eu un accès de fureur devant lui, tu as fait part de ton originalité en insultes et surtout, tu lui as montré ta force en lui laissant un joli cadeau bleuté sur la joue. De toute façon, avec le caractère qu’il a, il ne devait pas avoir une foule d’amis à qui parler. Il n’était pas une menace pour toi, que ce soit physiquement ou socialement. Peut-être que tu le sous-estimais un peu, ou que tu le surestimais… seul le temps pourras te dire si tu avais raison ou pas. Un petit rire t’échappe quand il propose que tu donnes un coup de poing aux zombies en cas d’attaque. « Si je voulais être tout près d’eux, je n’utiliserais pas un sniper, genius. » Le but d’un gun, c’était d’être aussi loin que possible de l’ennemi, c’était assez simple à comprendre pourtant. Tu avais confiance que tu pourrais t’occuper de quelques zombies au corps à corps, mais disons simplement que tu préférais éviter autant que possible. Tu avais un estomac assez fragile, et un odorat développé alors l’odeur que les zombies émanaient te soulevait le cœur facilement. Plus loin de leur laideur et de leur odeur tu te trouvais, mieux tu te portais. « Ce serait la moindre des choses tu ne crois pas? » S’il croyait que tu allais refuser, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Tu allais utiliser sa bourde jusqu’à la dernière goute. Jouer sur sa culpabilité allait être parmi les meilleures choses qui t’étaient arrivées depuis ton arrivée au camp.

AVENGEDINCHAINS

Hide commençait à ressentir ce qui semblait être des sentiments positifs envers la jeune femme qui lui avait collé une droite pour redorer la mort de son arme et ce n'était pas quelque chose qui était censé arrivé. Il se surprenait lui-même en souriant lorsqu'elle parla du campement comme d'une garderie d'enfants, amusé qu'ils soit exactement sur la même longueur. S'il n'avait pas le moindre respect pour une vie humaine, elle semblait du même avis.  « Je t'accorde qu'on a plus d'handicapés que de doués, c'est le hic de l'histoire. » Sa main se porte par réflexe à sa joue après son nez, parce qu'elle lui fait encore un peu mal et que ça ne risque pas de s'oublier quand il continuait à parler encore et encore. Il allait exploser des records à son compteur avec elle. Il roule des yeux à sa remarque, abandonnant sa joue pour croiser les bras sur sa poitrine, comme il avait l'habitude de faire quand il se mettait sur la défensive. « Faut croire que t'aurais dû t'abonner au corps-à-corps le gorille. » Ah ça par contre, il doutait qu'elle ne le laisse passer bien gentiment. Les sens aux aguets, il s'attendait à tout moment qu'elle ne fonce sur lui pour l'attraper et l'étrangler, si ce n'est plus. A ce qu'il sache, elle pouvait très bien le liquider et se débarrasser de son corps en-dehors des limites du camp, ni vu ni connu. Les rôdeurs se chargeraient du reste de toute façon. La jeune femme accepta sa proposition, et il se retrouva comme un con à se maudire pour en avoir parlé en premier lieu. Génial, maintenant, il allait devoir faire le garde du corps personnel, juste ce qu'il avait imaginé en atterrissant sur le sol coréen 3 ans plus tôt. « Je te préviens, ce sera juste en cas d’extrême urgence. J'ai un planning et des choses à faire, je vais pas non plus te dédier ma vie. Le dicton du moins j'en fais mieux je me porte se faisait un renouveau avec lui. »

AVENGEDINCHAINS

Tu es surprise de voir un sourire s’afficher sur ses lèvres. Il n’avait pas l’air du genre à avoir le moindre humour… ou même d’être capable de ne pas être le chieur de service. Quand il souriait comme ça, il avait un peu l’air de son jumeau. Bon, c’est normal puisqu’ils sont jumeaux, mais tu vois encore plus la similitude. Et c’est sans doute la première fois depuis que tu es ici que tu arrives à t’imaginer que quelqu’un se trompe entre les deux. La situation dans ta chambre a changé, l’atmosphère aussi. Tu es toujours énervée pour ton arme, mais tu n’es plus furieuse. Et puis il semblerait que vous arriviez à vous entendre, à être sur la même longueur d’onde. Tu as un petit rire lorsqu’il affirme tes dires sur la situation pitoyable du camp. Sauf qu’évidemment, il faut que monsieur vienne tout ruiner. Tu plisses les yeux pour le regarder méchamment. Gorille. C’est bien la première fois qu’on ose te donner un tel nom. En même temps, il suffit de regarder ton apparence pour voir tout de suite que tu es loin d’un gorille. Tu as plutôt la forme d’une gazelle, mince, rapide, agile… mais qui cache des muscles. Tu penses une seconde à le frapper une deuxième fois avant de te raviser. Ça n’en vaut pas vraiment la peine. Comme tu aimes bien cette petite merde et sa répartie, tu décides plutôt de prendre la route du conseil avec menace sous-entendue. Tu t’approches de quelques pas avec ton air menaçant, tu te mets assez près pour qu’il soit mal à l’aise et alerte. « Tu devrais apprendre à te la fermer avant que quelqu’un ne décide de te couper la langue. » Tu lèves la main et lui tapote la joue, presqu’avec douceur. Tu as bien choisi la joue que tu as frappée un peu plus tôt, mais ça ne doit pas faire très mal, juste assez pour lui rappeler que tu es plus forte que lui. Tu te retournes, levant les bras pour t’étirer alors qu’un bâillement franchit tes lèvres. Tu fais quelques pas alors que sa voix s’élève à nouveau te tirant un nouveau sourire amusé. « Pleurer dans un coin, t’astiquer la nouille, te mettre à dos le campement au complet… J’ai oublié quelque chose dans ton planning? » Tu dis la dernière phrase en te laissant tomber sur ton lit, juste à côté des pièces de ton fusil, un sourire moqueur sur le visage.

AVENGEDINCHAINS

C'est sûr qu'elle était une privilégiée dans sa liste de contacts, parce que rare était ceux qui avait pu voir un tel sourire sur sa bouche et pouvoir espérer s'en sortir sans chantage ou revanche ensuite. Il criait peut-être victoire trop vite parce que peut-être que ce qu'il ressentait vis-à-vis de la jeune femme s'estomperait à l'instant ou elle ouvrirait à nouveau la bouche, comme la plupart des gens quand il était obligé de les supporter. Pire que des mouches à merdes sur le cul d'un bison, il avait beau essayer de s'en débarrasser, ils revenaient toujours à la charge, à blablater sur des sujets qui ne le concernaient même pas et qui ne l'intéressaient pas le moins du monde. Hide comprend qu'il a dépassé les limites lorsqu'elle lui jette un regard noir après sa remarque sur le gorille, et il renifle bruyamment. Ce n'est pas comme s'il allait s'excuser de l'avoir insultée quand elle avait clairement pointée du doigt son manque de neurones. C'était une corde sensible chez lui, alors attention aux doigts de ceux qui s'y essayaient. La jeune femme sait se montrer menaçante, il l'apprends à ses dépens lorsqu'elle se rapproche de lui en tapotant sa joue, la voix trop mielleuse pour être sincère.  « Me couper la langue, la blague. Tant que j'ai mes bras pour me servir de mon sniper, le reste je m'en fous.. » A certains détails près, parce que s'il bombait le torse à l'heure actuelle pour lui montrer qu'il n'était pas le moins du monde intimidé, l'idée de perdre sa langue ne l'enchantait pas non plus. C'est vrai quoi, il ne pourrait plus critiquer les autres et surtout les remettre à leur place bien gentiment. Et puis, les autres manqueraient surement ses manières et sa voix, il en était persuadé. Ils pouvaient tous être de grands masochistes qu'il n'en serait pas étonné. Sa joue picote, et il la maudit silencieusement de ne pas avoir choisi celle qui était en bonne santé. Elle savait ou frapper pour faire mal, elle était maligne. A sa remarque, Hide roule des yeux, une mauvaise habitude qui s'ancrait dans son caractère, s'adossant tranquillement à la porte derrière lui. Comme elle se mettait à l'aise, pourquoi pas lui. « Ha ha, tu parle de toi quand tu parle de pleurer peut-être ? J'ai autre chose à faire que de chouiner sur mon sort. Comme tirer sur des zombies, par exemple. » Ses yeux font rapidement le tour de la chambre. Elle était sobre, uniquement avec le strict minimum, comme le reste du dortoir. Il savait que son jumeau était censé être dans cette chambre et pourtant, il n'arrivait pas à savoir ou il avait bien pu s'installer. Koshi n'était pas du genre à laisser des traces personnelles derrière lui, même dans sa chambre. « C'est lequel, le pieu de Koshi ?. »

AVENGEDINCHAINS