I. I DONT KNOW WHAT IT MEANS TO LIVE.
la bêtise humaine l'a toujours fait rire. c'est un fait, une expérience de la vie qui s'est confirmée de ça il y a bien des années. et si pour koshi, cette vérité pourrait s'étendre universellement à la majorité des individus, c'est avec haut la main que le petit léguerait le titre du pire être humain qu'il ait pu rencontrer à son père. et pourtant, ce n'est pas faute d'en avoir croisé des ordures. déjà depuis la petite école ça le faisait rire, d'entendre toutes ces belles histoires sur les familles parfaites, sur ce soit disant amour si pur qui soude des foyers. d'année en année, la réaction des professeurs restait la même : des sourcils froncés à l'indifférence et au rejet de koshi pour tout ce qui concerne l'utopie des couples, des familles. c'est à juste titre cependant, car son jeune âge ne l'a jamais empêché de passer outre toute cette haine qui lui était déversée dans sa propre maison. de son humble point de vu, ça a d'ailleurs toujours été une mauvaise idée, de propager cette fausse image si tôt dans l'enfance, car en grandissant, il ne put s'empêcher de remarquer oh combien cette once d'espoir n'amène rien de plus. rêver c'est bien, mais ça n'apporte pas que du bon. bien évidement il a eu droit aux discours du "tous les couples ne sont pas voués à l’échec", mais koshi n'a jamais voulu y croire. probablement car au fond, le japonais reste jaloux et vraiment déçu ne pas avoir pu goûter à cette utopie dont quelques enfants ont eu droit.
lui ? son enfance se résume assez simplement : il n'était pas voulu. une erreur de la nature qui s'est ajoutée à la dernière minute après le premier enfant à l'accouchement. si sa mère au départ n'était pas tellement contre, ce n'était pas le cas de son paternel qui ne se cachait absolument pas pour se plaindre de son arrivée. le plus drôle dans tout ça, c'est qu'il osait prétendre que c'était une question de finance, qu'ils n'arriveraient jamais à subvenir à leurs besoins avec leurs revenus. or, leur famille n'a jamais roulée sur la pauvreté. bien que non pas modeste, ce n'est certainement pas koshi qui les aurait d'avantage ruiné que hide. sa mère a ensuite rapidement suivi le mouvement alors qu'il gagnait en années, on ne sait pour quelle raison. si le portrait papa maman hide semblait être l'utopie de base d'un foyer parfait, il s'est assez brusquement radicalisé pour quelque chose de plus chaotique : un enfant favorisé qui ramasse tous les compliments tandis que l'autre est simplement mis aux oubliettes. c'est certain qu'au départ le plus jeune vivait vraiment mal ce rejet, notamment car la tendance de son père a le rabaisser lui fit réellement croire qu'il ne valait rien, que sa vie ne se résumait simplement qu'à laisser le temps faire son travaille. koshi c'était cet enfant que n'importe quel autre parent enviait pendant les grands repas, parce qu'il ne disait rien et ne bougeait pas. or ce n'est pas un comportement anodin, c'est simplement qu'on lui a appris depuis l'enfance que non, il n'a pas le droit de faire comme les autres enfants, de se lever et d'aller jouer dans le salon. tout comme c'était normal de parler de son jumeau à table, de sa journée, des choses qu'il avait appris à l'école, et puis en grandissant avec les années, d'élaborer les sujets de conversations pour d'autres plus intéressants. lui avait le droit de donner son avis, koshi lui, restait silencieux. les autres parents avaient beau l'envier, il n'y avait réellement pas de quoi, car on ne lui a simplement pas appris à vivre. il ne sait même pas ce que c'est.
II. I'VE BUILT A WALL AROUND ME, NEVER LETTING ANYBODY INSIDE AND TRYING NOT TO VENTURE OUTSIDE MYSELF.
ce fut compliqué au départ, de ne pas en vouloir à son jumeau lorsqu'il était le sujet d'attraction de tous les regards. pourtant, il n'a jamais réussi à le détester ou garder rancune contre lui. après tout, ça lui semblait inutile quand en vérité, seuls leurs parents étaient fautifs. d'autant plus, on ne peut pas dire que hide ait été un mauvais jumeau : jamais dans leur enfance il n'a pris la grosse tête, s'est senti supérieur et plus méritant que koshi, ce qui est une raison valable supplémentaire pour épargner son frère dans toute cette histoire. leur relation est d'autant plus complexe que cela. car bien qu'ils n'étaient pas les plus proches du monde, tout semblait néanmoins les réunir au bout du compte, ce qui est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui. destiné ? simple génétique ? le plus jeune ne saurait dire, mais hide possède une place bien trop importante dans sa vie pour négliger ce fil conducteur qui ne semble pas vouloir se briser, et ce, peut importe oh combien il peut se tendre parfois. c'est vrai, comme tous bons frères, ils se sont disputés, à plusieurs reprises, ils ont connu leurs hauts et leurs bas sans pour autant accepter que ces tensions ne gagnent sur leur relation. on pourrait même dire qu'il y a eu plus de bon que de mauvais, ce qui constitue en soit une belle compensation pour koshi qui au lieu de se retourner pour de l'amour parental, se suffisait d'un amour fraternel.
le pire dans tout ça, c'est que cela lui suffisait amplement. et c'est une des raisons pour lesquelles le brun n'a jamais été réellement intéressé par le fait d'avoir des amis à l'école, dans leur petit village de province. timide et réservé, la sociabilité n'a jamais été le point fort de koshi, d'autant plus que ses parents ne l'ont jamais conditionné pour ça non plus. pourtant, ironiquement, l'attitude et l'apparence du japonais attirait et attire toujours de nos jours. avec ses traits fins, son tempérament calme et son sourire, on a du mal à imaginer qu'il puisse être une mauvaise personne, ce pourquoi il aspire à la sympathie. loin d'être aussi associable, le petit n'a jamais craché sur l'opportunité de se créer des fréquentations. pour autant, là où koshi a été différent et ce dès un jeune âge, c'est son désintéressement à créer de liens solides avec les autres. discuter avec d'autres individus lui convient très bien, c'est un bon passe-temps en plus de pouvoir être intéressant suivant les sujets de conversation, cependant, il n'a jamais poussé plus loin. ça ne l'intéresse pas d'être ami à proprement parlé avec quiconque, préfère se contenter de son frère et de sa propre personne. ce qui surprend par ailleurs lorsqu'on prend quelques minutes pour réfléchir à son éducation et aux insultes qu'il emmagasinait à la maison. il est vrai que dans sa jeunesse le brun ne croyait pas en lui même ni en ses capacités, or c'est l'accès à l'éducation, à l'école qui lui ouvrit les yeux sur beaucoup d'aspects de la vie, notamment sur le fait qu'il n'était en rien coupable de sa propre existence. oui koshi se l'est souvent reproché, il fut même quelques fois où il considérait l'idée de partir, ou simplement se tuer pour rendre la vie plus belle à ses soit disant parents. pourtant aujourd'hui le plus jeune est heureux de ne pas l'avoir fait, et ce, malgré l'épidémie qui se propage et continue de semer la terreur sur l'ensemble du globe. l'école, étudier lui a permis de réaliser l'abus que ses parents exerçaient sur sa propre personne, du fait que c'était loin d'être normal et correct. et bien qu'il aurait pu prendre du poil de la bête et essayer de se révolter pour se faire entendre, koshi ne l'a jamais fait. tout simplement car cela ne l'intéressait pas de gaspiller son temps, d'utiliser de l'énergie inutilement pour des individus qui n'en valent pas la peine. de toute façon, ses parents l'auraient voulu parti à ses dix-huit ans, il aurait toujours le temps de rattraper ces années de gaspillées plus tard. les choses n'ont pas réellement tournées de la manière dont il l'aurait imaginé, et finalement c'est même avant sa majorité qu'il mis les pieds dehors, mais à son propre soulagement, au moins il n'était pas seul.
III. I AM GOOD AT WALKING AWAY. REJECTION TEACHES YOU HOW TO REJECT.
lorsque l’épidémie frappa leur petit village, les jumeaux n'étaient pas plus âgés que dix-sept ans. ils savaient que ça finirait par arriver malgré tout le temps qu'ils eurent gagné comparé aux plus grandes villes. leur télévision les tenait informés de la panique dans le reste du pays, et l'idéal aurait bien évidement été d'essayer de partir pendant qu'ils le pouvaient, pourtant leur père fut ferme : ils ne partiraient pas. ancien militaire, il était connu dans le village pour être une véritable tête brûlée qui n'obéie qu'à lui même. malgré les couvres feus instaurés par la commune pour éviter tout risque d'infection, le père kanou continuait ses passe-temps, partait à la chasse comme si tout était normal. ce fut le même cas ce jour là, à la grande différence, c'est que c'était évident que quelque chose du genre arriverait. ne serait-ce que quelques plus jours plus tôt, la nouvelle s'était répandue : un coin voisin, particulièrement proche de leur lieu de domicile fut reporté comme contaminé. en conséquence, le maire avait renforcé la règle concernant les couvres feus. les enfants n'avaient pas le droit de sortir, et la seule raison qui était autorisée pour un adulte de quitter son logement était pour récupérer des provisions. une règle pourtant simple, que cet abruti ne su pas non plus respecter pour on ne sait quelle raison. les deux petits étaient eux à l'étage, hide accoudé à la fenêtre, le regard jeté dehors. koshi lui, était préoccupé, livre sur la psychologie posé entre ses mains. c'est le cri provenant du rez de chaussé qui alarma les deux petits. si la scène en elle même n'était pas plaisante à assister, le brun n'était pas surpris qu'une telle chose se produise sous ses yeux. il s'y était préparé depuis un moment. ceci dit, ça ne l'a pas empêché d'être choqué par tous ces litres de sang qui s'épuisaient du corps de leur mère alors que leur père passait à table. naturellement, d'instinct, le premier geste du cadet fut de traîner son jumeau vers la cuisine pour s’échapper, profiter du temps qu'ils avaient pour prendre leurs jambes à leur cou et prendre la poudre d'escampette. alors qu'il s'assurait que l'autre était bien armé, koshi lui de son côté pris d'avantages de précautions et fit un rapide détour par une réserve que gardait leur père pour y dissimuler certaines de ses armes de plus gros calibres. sa main saisit la première sur son passage, et se retrouva plutôt satisfait au final, puisque le brun se souvint des dires de son père sur les magnums et leur puissance. "une balle suffit pour faire sauter toute une cervelle". des propos plus que convaincants dans une telle situation.
si lire la peur sur le visage de son jumeau lui avait glacé le sang auparavant, alors le constater par terre si proche de leur père une fois de retour dans la cuisine le lui a glacé encore d'avantage. appuyer sur la détente fut d'une facilité presque effrayante, mais pour koshi, ce fut tel un orgasme, de constater le corps limpide de son géniteur tomber sans vie. car après tout, œil pour œil, dent pour dent, et le sentiment de satisfaction qui s'en suivi fut bien réel.
et c'est avec le magnum à la main et une mitrailleuse m16 à l'épaule après une rapide dépouille de la réserve de leur père que les deux jumeaux tiraient un trait sur ce qui avait l'habitude d'être leur quotidien.
IV. I BOUGHT THIS PLACE FOR A PITTANCE, BECAUSE IT WAS A DUMP. REJECTED, ABANDONED, UNWANTED. LIKE ME. I FIXED IT UP. MADE IT MINE.
arriver jusqu'ici ne fut guère simple. un océan sépare le japon de la frontière séparant la corée du sud du nord, et naturellement, cet océan ne peut simplement se traverser à la nage. une chance qu'ils aient réussi après des jours de marche à rejoindre la côte, à joindre clandestinement cet embargo qui semblait se diriger vers un camp dit sécurisé vers ces terres inconnues. on ne peut pas dire que les jumeaux eurent bonne mine en arrivant en face de la grande palissade du campement, mais pour une certaine raison, koshi était réellement fier d'avoir pu survivre aussi loin quand pendant longtemps son père ne faisait que lui répéter sans cesse qu'il ne serait jamais capable de rien, que sa faiblesse l'empêcherait de survivre dans la nature. cette satisfaction de l'avoir abattu est encore présente aujourd'hui, si elle n'est pas même plus grande qu'il y a de ça environ un an. pour celui qui était considéré comme le plus faible et peureux des deux, on peut dire que koshi est d'autant plus content d'avoir pu ouvrir les yeux sur tellement de choses dans le passé, car dorénavant, maintenant qu'il est libre d'agir à son aise, on pourrait l'imaginer comme métamorphosé. pas forcément dans son comportement quotidien, car au final le petit s'est attaché à ses racines, à cette prudence dont il en use l'art si souvent. en arrivant, il est vrai que ce fut difficile de lui décider d'un groupe dans le quel travailler, car il est vrai que tirer d'une arme silencieuse comme un magnum lui correspond absolument, pourtant au fond de son être, il s'imaginait pouvoir accomplir d'avantage. tough fut sa décision finale, car c'est au sein de ce groupe qu'est allié performance, rapidité et stratégie. c'est certain qu'il n'aurait pas craché sur une possibilité d'être un soutien à l'arrière, mais disons que koshi apprécie cette satisfaction d'être capable d'accomplir certains exploits. pour lui, le terrain est tel un échiquier, il demande à être calculé soigneusement avant de s'y jeter, et c'est absolument ce qui le stimule, d'avoir à réfléchir à une stratégie d'attaque et à plusieurs plans de secours si jamais les choses tournent au vinaigre. et l'avantage dans tout ça, c'est qu'il a confiance en ses capacités, ce qui ne le dérange pas réellement dans le processus d'utiliser une arme créant du bruit. car il est prêt à sacrifier la discrétion pour de l'efficacité. surtout si au bout du compte, on est capable d' utiliser au mieux ses neurones pour créer et mettre à exécution le plan idéal qui allie les deux. le cadet préfère de loin être celui à occuper cette place plus rapprochée de l'adverse plutôt que laisser son jumeau se lancer bêtement à l'aventure sans penser à ses actions. non pas qu'il soit tout le temps dans le faux, mais à date, c'est lui le cerveau des deux.